Les parents d’élèves FCPE des lycées Henri-IV et Louis-Le-Grand dénoncent la nouvelle procédure de candidature proposée aux élèves parisiens de 3e souhaitant rejoindre en seconde l’un de ces deux établissements.

En mars 2022, la procédure d’affectation pour ces deux lycées publics s’appuiera uniquement sur Affelnet. Elle remplacera donc l’étude de chaque dossier effectuée précédemment par les équipes des deux lycées pour sélectionner les profils des candidats, en fonction de leurs notes, de leur potentiel d’évolution et de leur motivation.

Cette sélection historique au mérite a été modifiée sans aucune concertation des enseignants et des parents d’élèves.

Reposant sur un algorithme, Affelnet n’offre pas les moyens de différencier le dossier d’un élève dont la moyenne est de 15 de celui qui a 19, d’évaluer le potentiel d’évolution et de repérer parfois des profils très atypiques.

Pourquoi l’excellence dans les matières fondamentales ne serait-elle plus encouragée ? Les classes Cham, Chase, sections binationales ou internationales... permettent, elles, à un élève d’exploiter au mieux son potentiel artistique, sportif, linguistique... Et ce potentiel est décelé manuellement par l’étude du dossier.

L’entrée de Henri-IV et Louis-Le-Grand dans la procédure Affelnet signe à court terme la baisse du niveau de ces deux lycées, à rayonnement régional voire national. Henri-IV et Louis-Le-Grand accueillent en seconde chaque année respectivement 280 et 270 élèves, issus de 160 à 200 collèges différents. Les élèves de tout milieu ont ainsi l’opportunité d’accéder à un parcours d’excellence.

S’il est bien évident que l’excellence ne doit pas se faire au détriment de la mixité sociale, objectif auquel nous sommes attachés, il est tout aussi important que la mixité sociale ne se fasse pas au détriment de l’excellence.

Par ailleurs, les élèves non parisiens restent soumis à la procédure traditionnelle avec un examen manuel de leurs dossiers, ce qui constitue une rupture d’égalité vis-à-vis des collégiens parisiens. Environ 30% des élèves de Henri-IV et 40% pour Louis-Le-Grand viennent de collèges situés à l’extérieur de Paris.

Les grands lycées privés parisiens continuent de recruter, pour des formations souvent onéreuses, leurs élèves sur dossier. Ceci alors même que la ségrégation sociale y est importante, et leurs enseignants rémunérés par l’Etat. Les parents d’élèves FCPE Henri-IV et Louis-Le-Grand refusent la disparition annoncée de l’excellence scolaire dans ces deux lycées publics.